Nous avons vu précédemment que les algues peuvent s’inviter chez nous tant dans les constructions (façades, peinture), les cosmétiques, que pour les objets du quotidien grâce au bio plastiques. Ces innovations représentent des solutions simples et écologiques aux contraintes environnementales actuelles.
Aujourd’hui, nous vous proposons de sortir des bâtiments pour découvrir les utilisations des algues en extérieur !
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DES MICRO ALGUES DANS ET SUR NOS ROUTES
Une utilisation inattendue des algues est la fabrication des revêtements routiers. En effet, en mimant artificiellement les conditions naturelles d’apparition du pétrole sur des résidus de micro algues, il est possible d’obtenir une matière proche du bitume. Les caractéristiques chimiques du produit obtenu sont différentes de celui issu du pétrole mais les caractéristiques physiques sont identiques (résistance et flexibilité). Pour l’heure, les tests menés en laboratoires sont concluants, et assurent la bonne tenue de ce bio asphalte.
C’est une production peu polluante qui capte le CO2 atmosphérique et qui représente une réponse écologique et viable aux problématiques de développement durable. Cette alternative sérieuse au pétrole nécessite cependant encore un développement afin d’être utilisable à plus grande échelle.
D’autre part, grâce à leur haute concentration en lipides, une vingtaine d’espèce d’algue peuvent produire du biocarburant comme la spiruline par exemple. En effet, certaines contiennent plus de 50% de leur poids sec en lipides qui peuvent être récupérés grâce à quelques réactions simples de chimie. En mélangeant cette huile d’algue avec de l’alcool et grâce à des conditions chimiques particulières il est possible d’obtenir de l’algocarburant. Respectueux de l’environnement, il arbore un bilan carbone négatif. Actuellement le prix élevé (10€/l) de cette synthèse est un frein à la fabrication à grande échelle de ces bio carburants liquides mais des recherches sont en cours afin de limiter ces coûts et de développer au plus vite la technologie. Les algues permettent cependant déjà de faire rouler certains véhicules en utilisation indirecte, sous forme de biogaz. A Chiclana de la Frontera (sud de l’Espagne), les algues sont additionnées aux eaux usées de la ville pour absorber le CO2 des déchets et rejeter de l’O2. L’oxygène permet le développement de bactéries dégradant la matière organique de ces eaux. L’eau propre est séparée des micro algues et des matières résiduelles. Les micro algues sont ensuite envoyées dans une cuve ou leur dégradation crée du méthane, gaz utilisable comme carburant.
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DES MICRO ALGUES DANS LE PAYSAGE URBAIN
Les micro algues font aujourd’hui également partie du décor au centre Paris dans des puits de carbone. En effet, depuis juillet 2017, une colonne Morris d’un nouveau genre est apparue sur le carrefour Alésia. L’air pollué (gaz d’échappement, métaux lourds…) entre dans la colonne remplie de micro algues. Grâce à la photosynthèse, l’air débarrassé de son CO2 en ressort propre, chargé en O2 et libéré de ses métaux lourds. Puis lorsque la croissance des algues ne permet plus une photosynthèse optimale, le système est vidangé et re-rempli. La bio masse récupérée est acheminée vers une station d’épuration et transformée en biométhane, utilisée pour le chauffage urbain.
Et comme une colonne Morris d’1m3 seulement permet de filtrer autant d’air que 100 arbres, cela laisse envisager une dépollution à grande échelle plutôt facile à mettre en œuvre.
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À LA LUMIÈRE DES MICRO ALGUES
Certaines micro algues, les dinoflagellés, sont capables de bioluminescence lorsqu’elles sont agitées. C’est la présence de ces organismes aux propriétés étonnantes qui permet à certains lagons de s’illuminer la nuit en cas de stimuli mécaniques. Cette capacité, actuellement utilisée à petite échelle dans les jouets luminescents pourrait, à terme, être une des clefs de la lutte contre la pollution lumineuse. En effet, l’ambition des développeurs dans ce domaine est de proposer une alternative aux éclairages actuels énergivores, permettant l’éclairage d’ambiance des façades de bâtiments, des vitrines ou encore du mobilier urbain, la lumière émise par ces organismes étant douce et non polluante.
Toutes ces utilisations nécessitent de grandes quantités d’algues produites en pleine mer ou en bioréacteurs à partir de souches marine ou d’eau douce. Les cultures d’algues, sont renouvelables, durables, écologiques mais chères à la production. Des recherches doivent être menées afin de limiter ces coûts pour permettre une utilisation plus importante de cette matière première qui semble être une solution viable pour limiter l’épuisement des ressources naturelles.
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